Vers une nouvelle définition du territoire : du fixe au fluide

18 Nov 2024 | 0 commentaires

La cartographie traditionnelle, qui représentait les territoires comme des surfaces fixes et bornées (au sens originel du terme), a structuré l’organisation des États-nations et répondu aux besoins de planification. Cependant, cette vision statique est dépassée par la mondialisation, qui complexifie et modifie en permanence les interactions entre acteurs, ressources et flux, transcendant les frontières géographiques. La domination des cartes numériques, comme Google Maps, accentue ces défis avec des représentations personnalisées et marchandes, risquant de fragmenter la perception collective et de perdre une vision commune.

Il est donc crucial de repenser la cartographie pour qu’elle reflète des territoires dynamiques et interdépendants, intégrant écologie, société et économie.

La démarche méthodologique de Cambium Stratégie, qui valorise les interdépendances entre acteurs locaux, offre un cadre innovant pour développer des outils cartographiques collaboratifs et pragmatiques, au service des besoins concrets des collectivités et de leur résilience dans un monde en transition.

 

L’obsolescence de l’approche cartographique classique

La cartographie traditionnelle, basée sur des représentations géographiques statiques, a longtemps joué un rôle clé dans l’organisation des territoires, offrant des repères temporels et spatiaux rassurants. Cependant, cette approche apparaît aujourd’hui complètement dépassée face à un monde globalisé et interconnecté.

Les cartes papier aux contours purement administratifs ne reflètent plus les interdépendances complexes entre acteurs, ressources et flux qui caractérisent les territoires modernes. Parfois et c’est trop souvent le cas selon nous, ces cartes sont supplantées par des représentations numériques dont le modèle privilégie trop souvent  les centralités marchandes et les usages individuels, sans suffisamment s’attarder sur une représentation commune et l’intérêt général.

 

Les risques d’une cartographie individualisée, donc réduite

L’émergence de modèles ultra-personnalisés, comme ceux de Google Maps, introduit des risques majeurs pour notre perception et compréhension du monde. Ces cartes, façonnées par des données personnelles et des intérêts commerciaux, risquent d’enfermer les utilisateurs dans des représentations biaisées de l’espace, à l’image des bulles numériques informationnelles que nous connaissons que trop bien et qui limitent la diversité des expériences et donc notre connaissance.

Si elles répondent à des besoins pratiques et réduisent la surcharge cognitive, ces cartes influencent notre perception des territoires dans des logiques plus commerciales que collectives.

Alors quoi ?….

 

Repenser le territoire comme un réseau « vivant » d’interdépendances

Face aux limites des modèles actuels, les territoires doivent être redéfinis non plus comme des surfaces ‘bornées’, mais comme des réseaux d’entités (humaines et non humaines !)  dont le maintien et l’accès sont indispensables à sa « survie ». Bruno Latour nous le rappelle « un territoire est d’abord la liste des entités dont il dépend ».  Il est impératif de reconsidérer la cartographie comme un outil capable de représenter la complexité des territoires dans leurs dimensions écologiques, sociales et plus seulement économiques. Elle se doit également de refléter les interactions entre les ressources (eau, sol biodiversité, etc.) et les acteurs locaux (entreprises, citoyens, collectivités ).

En réfléchissant les enjeux communs et en permettant de résoudre les conflits d’usage (par exemple dans la gestion du foncier ou le partage des ressources), les cartes deviennent de véritables outils de dialogue entre les parties prenantes du territoire et des supports pédagogiques pour instaurer puis évaluer les politiques publiques mises en œuvre. Intégrer ainsi  la dimension relationnelle et systémique d’un territoire permet de mettre en avant ses réseaux d’influence et ses flux (matériels et immatériels) essentiels à sa résilience.

 

Conclusion : une cartographie au service du collectif

La cartographie de demain doit s’émanciper des logiques purement marchandes et des représentations géographiques figées pour devenir un outil au service du collectif. En intégrant des données écologiques, économiques et sociales, elle ne peut qu’accompagner une transition vers des territoires plus résilients et inclusifs.

Notre approche méthodologique qui repose sur l’interconnexion entre acteurs et ressources locales, illustre parfaitement cette nécessité. En privilégiant les interdépendances plutôt que les frontières administratives tout en s’inscrivant dans le temps long, CAMBIUM STRATEGIE propose une vision dynamique et pragmatique du territoire, adaptée aux défis contemporains.

 

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