Alors que les défis ne cessent de se multiplier, alors que planent sur l’Europe et sur la France des menaces, que l’on pensait d’un autre siècle, on comprend aisément l’hésitation des investisseurs à se lancer dans de nouveaux programmes.
Pourtant….
Plus que jamais les acteurs locaux se doivent d’agir !
Le décrochage structurel de la France en matière de développement industriel, caractérisé par la baisse continue du nombre de projets, oblige les territoires à se centrer, sur 4 grandes priorités :
Les pré requis d’une reconquête
1/ Une meilleure coordination des politiques (UE, nationale, régionale et locale) : la récente actualité va dans tous les cas nous y forcer
2/ la réduction des dépendances en termes d’approvisionnement et de chaînes d’approvisionnement,
3/ la souveraineté technologique (en lien avec le point 2) , pour combler le retard pris dans de nombreux domaines clés
4/ l’investissement dans les compétences et les talents, intrinsèquement liées à nos problèmes de compétitivité
La récente prise en considération de ces objectifs, dans les suites du rapport Draghi, le récent rapport du Sénat sur les Territoires d’Industrie et diverses autres études exprimant besoins et attentes des chefs d’entreprises, permet d’imaginer un possible renouveau industriel.
Mais de l’intention politique à la réalité locale, il y a quelques étapes qu’il convient de bien identifier pour éviter les désillusions.
Les étapes clés à mener de front
- L’attractivité des territoires est le socle de la reconquête : aussi convient-il d’agir sur les fondamentaux (accès au logement, disponibilité de foncier, mobilité), favoriser les conditions d’accueil des salariés et de leur famille, alléger autant que possible les procédures administratives, développer une vision claire des chaînes d’approvisionnement et de l’exposition aux risques.
- Une politique industrielle à consolider et à amplifier : ancrer autant que faire se peut, les projets locaux dans des programmes régionaux, nationaux et européens. Au-delà d’un accès facilité à des financements, cela permet de renforcer la coopération entre les territoires et de favoriser la constitution de filières territoriales, de soutenir les filières industrielles d’avenir et de renforcer l’indépendance dans des domaines « stratégiques ».
- Considérer la transition écologique comme un atout compétitif : il est acquis que la « non action » d’aujourd’hui coutera beaucoup plus cher demain à celui qui préfèrera repousser la transition à plus tard (article à suivre sur le sujet).Par exemple, un des angles d’attaque pourrait être d’investir dans les technologies vertes, notamment les réseaux énergétiques et la diversification de sources locales d’approvisionnement pour limiter les hausses de prix.
- La souveraineté, comme impératif de sécurité : l’objectif est de réduire les dépendances excessives, en diversifiant les chaînes d’approvisionnements et en réduisant les fournisseurs uniques. Plus difficile, l’idée est également de contribuer à combler le retard dans les domaines technologiques clés, que ce soit par la recherche, le développement, l’expérimentation ou tout simplement la sensibilisation.
- Le capital humain, véritable nerf de la guerre : L’investissement dans les compétences, l’apprentissage tout au long de sa vie et l’attraction des talents est indispensable pour accompagner la transformation de l’industrie. Tout en assurant l’équité sociale, le défi est de relier des besoins très évolutifs avec des ressources qui le sont souvent moins, avec un nécessaire renforcement de la collaboration avec les acteurs de la formation et de l’emploi
Un regard nouveau comme préalable
A la base de notre économie, au cœur de toutes les préoccupations, mais avec encore beaucoup de doutes et parfois d’hésitations en termes d’acceptabilité, l’industrie doit être démystifiée dans l’esprit et le regard de tous (petits et grands!). Chaque territoire pourra alors la privilégier comme source d’emplois, d’innovation et de résilience.
Cambium Stratégie accompagne les collectivités locales pour identifier ses « fondamentaux », pour mailler les écosystèmes et chaines de valeurs locales. Le fil rouge de chaque intervention est de considérer que chaque territoire dispose d’un mix unique de richesses (économiques, humaines, naturelles et sociales) qu’il convient de mieux identifier, pour mieux le valoriser et pouvoir le développer durablement.