Quel lien pouvons nous faire entre la disparition progressive des services publics dans les zones rurales (ou périurbaines), l’impact de cette évolution sur le bien être des citoyens et le développement territorial ?
Comme rien n’est jamais tracé d’avance, nous sommes convaincus qu’à l’instar de ce qu’a fait la Poste ces dernières années, la réorganisation des services publics peut revitaliser les territoires tout en répondant aux nouveaux enjeux sociaux.
Les services publics : piliers du bien-être territorial
Comme de très nombreuses études l’ont démontré, les services publics locaux ne se contentent pas de fournir des prestations. Ils jouent également un rôle central dans la socialisation et la dynamisation des territoires. Leur disparition peut provoquer un mal-être profond, comme l’a montré le Conseil d’Analyse Économique (lien de l’étude). La fermeture des services (écoles, hôpitaux, commerces) accroît l’isolement, alimente la défiance envers les pouvoirs publics et se traduit par une hausse de l’abstention électorale ou des mouvements de contestation, sur les ronds-points ou dans les urnes
Garants d’égalité, les services publics sont essentiels pour les populations vulnérables, notamment dans les territoires « fragiles ». Pour les élus locaux avec qui nous échangeons, il est crucial de considérer l’impact de la fermeture d’un service sur la cohésion sociale et le bien-être des citoyens. Pour les populations locales, le maintien de services de proximité est perçu comme un enjeu fondamental pour éviter le sentiment de déclassement ou d’abandon.
Comment se réorganiser?… l’exemple de La Poste
La Poste, confrontée à la baisse de la demande postale et à la numérisation croissante. Elle a réorganisé ses bureaux en points partenaires (agences postales communales ou relais chez des commerçants). Cette transformation, étudiée par l’Observatoire du Bien-être (lien), montre que cette réorganisation a permis de conjuguer activité locale stable et impact positif sur les habitants. Ce modèle de réorganisation, associant acteurs publics et privés (commerçants, associations, communes), pourrait inspirer d’autres secteurs. Comme la santé, les métiers du « care » et de l’éducation confrontés aux mêmes défis de rentabilité et de présence territoriale.
Mais avec des solutions (vraiment) adaptées aux spécificités locales
La réorganisation des services publics doit être pensée en fonction des particularités de chaque territoire. Chaque commune a ses propres besoins en termes de services et d’accès. Il revient alors à chaque collectivité de jouer un rôle actif dans la définition et la mise en œuvre de solutions adaptées. Des outils de diagnostic territorial permettent de cibler les zones les plus fragiles et d’y prioriser les interventions, en lien avec ce que font les voisins
L’approche doit être fine et localisée. Des indicateurs de bien-être doivent orienter les politiques en fonction des réalités locales : accès aux services, tissu économique et social, niveau d’isolement, etc.
L’accès à la data et l’utilisation raisonnée de l’IA nous le permettent (voir ICI).
Le rôle des collectivités territoriales dans la revitalisation
Les collectivités territoriales se trouvent (une fois encore…) à la croisée des chemins. Elles doivent conjuguer la rationalisation des ressources avec le maintien des services essentiels pour leurs citoyens. Des modèles innovants comme les hubs de services, utilisés au Danemark, montrent qu’il est possible de mutualiser des ressources tout en maintenant une proximité pour les usagers. Ces espaces centralisent différents services sous un même toit, permettant d’optimiser les coûts tout en répondant aux besoins locaux.
Vers une nouvelle approche des services publics locaux
La réorganisation des services publics territoriaux est une nécessité. Budgétaire notamment. Mais pas que… elle doit être pensée dans une logique de cohésion sociale
Au cœur de cette transformation, en collaborant avec les citoyens et les partenaires locaux, les collectivités peuvent innover et créer des modèles durables pour l’avenir. Une réflexion collective est nécessaire pour imaginer des services publics adaptés aux besoins de demain. Ensemble, ils répondront ainsi aux défis économiques, sociaux et environnementaux qui se posent à tous les territoires. A relire sur le sujet, notre article ICI
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