A une époque où les crises et les incertitudes se succèdent en accéléré, la résilience s’impose comme la qualité indispensable à développer pour résister tout simplement, sans même parler de pouvoir continuer à rêver d’un monde meilleur.
Vous connaissez tous le principe de résilience, on en parle suffisamment depuis quelques années. Mais ne l’appréhende -t-on pas trop sous l’angle individuel ?
Repenser la résilience territoriale
Certes, être conscient des limites du contrôle que l’on a sur l’extérieur et des ressources auxquelles on a accès, permet à chacun de plus ou moins bien « encaisser » les chocs… Mais pensée à l’échelle d’une organisation (entreprise, association, établissement…), la résilience lui impose, en plus, de devoir rester alignée avec ses propres objectifs, avec la vision qui la porte, tout en maintenant cohérentes ses structures. Parfois, c’est cette seule résilience de l’organisation dans sa globalité qui permettra la résilience des individus les plus fragiles.
Alors que dire de l’importance de la résilience territoriale ? Le territoire est d’abord communauté d’organisations et d’individus. En cas de choc (crise sanitaire, évènement climatique, où pire crise démocratique, guerre… ), c’est de leur capacité à coopérer et à s’entraider dans un même but, que l’on mesurera à la fois la profondeur de leurs « blessures » et de la solidité (ou pas !) des liens qui les unissent .
Favoriser les liens et optimiser ses ressources
Se sentir ancré dans son territoire, adhérer à des associations, participer aux évènements culturels et sportifs, développer des initiatives sont autant d’opportunités permettant de créer ces liens. Ce devrait un objectif prioritaire dans les prochaines années dans les collectivités.
Pour affronter les futurs défis et anticiper les futures menaces, il convient également que chaque territoire connaisse toutes ses ressources (économiques, humaines, naturelles) et son environnement, pour identifie et mieux cerner dès lors ses forces, ses faiblesses, ses dépendances de l’extérieur et donc ses vulnérabilités.
S’adapter à une crise (et l’actualité politique en est un « bel » exemple) pose 2 options : soit adopter une approche « cosmétique » : on s’adapte, on colmate en pensant qu’on reviendra au bon vieux temps, soit l’approche « transformation profonde » : on réfléchit et on agit pour changer de paradigme. Dans la turbulence, on se doit d’innover, de développer sa créativité, de penser autrement, mais surement pas de penser (panser ?) « solutions » à des schémas dépassés.
Comme en sport, connaitre ses limites permet de les repousser, prendre conscience de ses dépendances (énergie, alimentation, talents, R&D, formation, filières, etc.) permet de sécuriser ses approvisionnements.
Un changement de paradigme en cours
Derrière les discours mainstream paralysants, je suis chaque jour un peu plus bluffé par la profusion d’initiatives développées par de structures et de magnifiques personnes qui œuvrent sur les territoires pour favoriser le lien, la coopération et la créativité en jouant la carte du vivre « local ». Du bien vivre local.
Par la data, par la mise en récit et surtout par l’intelligence collective.
Nous nous efforçons avec nos partenaires d’accompagner les territoires dans cette perspective.
Pour conclure et illustrer le concept de la résilience humaine, je reprends la métaphore utilisée par le groupe de travail Opération Résilience menée par le cabinet NISKA (dont je vous recommande la lecture des travaux sur le sujet- lien en commentaire), avec une image réalisée par IA.
Elle représente l’art japonais du Kintsugi qui lorsqu’ un vase est brisé le répare avec de la poudre d’or, symbolisant la beauté et la solidité retrouvée après une épreuve.
N’en est-il pas de même, pour nous, lorsqu’une communauté se transforme et se renforce dans l’adversité ?
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