Créer de nouvelles recettes (fiscales) a longtemps été la solution privilégiée au pays de la gastronomie (ah, ah, ah !!!… 😉). Seulement voilà, le système est exsangue, l’équilibre plus que précaire et la plupart des poches sont vides. Résultat : les investisseurs investissent ailleurs et les ménages se concentrent sur l’essentiel.
Dans une note précédente, je soulignais les difficultés qui attendaient le nouveau gouvernement, en lui souhaitant bon courage. Il lui en faudra beaucoup plus car la baisse des dépenses, si elle est inéluctable, attise déjà de nombreuses (et légitimes) résistances (cf. budgets des collectivités locales).
Comme nos fondamentaux ne sont malgré tout pas si mauvais, je vous propose de faire un pas… de côté et de changer de logiciel.
Une démarche innovante… déjà en place
En nous éloignant un instant des flux médias mainstream et des Cassandre annonciateurs de catastrophes en tous genres, je souhaite vous parler du BNB. Le Bonheur National Brut. Non pas du BONHEUR comme concept ou comme promesse bien sûr, mais comme synonyme de bien-être, bien-vivre, qualité de vie. Bref… de cette attractivité que tous recherchent aujourd’hui.
Ce bien-être, si caractéristique à l’enfance, par l’insouciance, l’accès permanent au présent et au lien social véritable. Ce que certains vous vendent comme la quête de sens et que je résume par le mot CONFIANCE. Confiance en soi, en son employeur, en son élu… En fait, confiance en l’avenir et en l’autre.
Et c’est là que cela devient intéressant !
En découvrant, il y a quelques mois, les principes du Bonheur National Brut, nous avons réalisé, chez CAMBIUM, que de nombreux territoires l’expérimentaient déjà. Le Bhoutan bien sûr, mais bien d’autres : la Nouvelle-Zélande, la Suisse, le PETR de Figeac Quercy Vallée de la Dordogne, Marseille, St Genis Laval, Mérindol (84)… Autant de territoires comme autant de témoignages prometteurs et innovants. Des territoires qui s’adaptent aux attentes et aux besoins des parties prenantes, mais qui s’alignent aussi avec leurs ressources, qu’elles soient économiques, sociales ou naturelles.
La volonté de repenser la notion de développement
Redéfinir la notion de richesse au-delà du PIB, par la mise en place de nouveaux indicateurs, est même inscrit dans la loi n°2015-411. Cette loi dont l’objet est (- était) de caler en théorie, chaque année, la construction du budget en fonction des déséquilibres signalés par ces indicateurs. Ils devaient témoigner notamment de l’évolution de la pauvreté, de l’espérance de vie, de l’accès à l’éducation, à l’emploi selon l’âge…
Pas une idée neuve donc, d’autant que la mise en place des 17 ODD par l’ONU en 2015 a largement démocratisé la façon de repenser le développement. ODD construits sur la base des 9 domaines du BNB (conceptualisés par @Ha Vinh Tho et développés ci-dessous).
L’exemple d’un problème sociétal: l’absentéisme
Pour revenir à nos contraintes budgétaires et commencer à voir concrètement comment la mise en œuvre d’une démarche BNB pourrait contribuer à faire baisser les dépenses publiques, j’ai pris l’exemple de l’absentéisme.
Montrer comment chacun des 9 domaines du BNB pourrait contribuer à faire baisser l’absentéisme. Cet absentéisme qui représente un coût global annuel estimé entre 75 et 100 Mds€ /an, supporté pour une part significative par l’Etat. L’idée n’est sûrement pas d’entrer dans un débat pour juger du bien fondé ou non de tel ou tel absentéisme, ni de remettre en question les droits des uns ou des autres et encore moins de juger de la pertinence des arrêts maladies.
Notre idée est juste de dire que cela représente un coût direct et indirect ENOOOOORME qui pèse sur tous. Coût sur lequel il convient d’agir de la façon la plus holistique et globale possible.
Les 9 domaines sont conçus pour évaluer le bien-être global à travers des indicateurs multidimensionnels (qualitatifs et quantitatifs). Chacun d’eux pourrait prévenir et diminuer l’absentéisme et les arrêts de travail. En effet; ils prennent en compte des facteurs souvent négligés par les indicateurs traditionnels de performance économique.
Une vision croisée pour un nouveau regard
Il est important de noter que c’est la vision croisée des indicateurs des 9 domaines qui va permettre d’avoir une vision réelle de la situation et de son évolution dans le temps. Et ce, par l’émission et la détection de signaux faibles préventifs.
LA SANTE PHYSIQUE, avec la mise en place / l’encouragement de programmes d’activités physiques, l’offre de bilans annuels de santé, la mise en place de programmes de nutrition, etc.
L’EDUCATION, avec la mise en place d’actions de formation et le développement des compétences pour accroître la productivité par plus d’engagement et d’épanouissement, avec la création de parcours carrière clairs.
LE BIEN-ETRE PSYCHOLOGIQUE, avec des actions pour réduire le stress, comme des abonnements à des applications type Petit Bambou, des séances de gestion de stress, un soutien psychologique en cas de difficultés personnelles.
L’UTILISATION DU TEMPS, avec une meilleure gestion entre travail, loisirs et repos par des horaires flexibles, télétravail, pauses régulières, etc.
LA DIVERSITE CULTURELLE ET RESILIENCE, avec une plus grande inclusion et diversité au travail pour créer un environnement plus équilibré, tolérant et solidaire par la mise en place de programmes de mentorat, d’une fête de la diversité dans la structure, de formations à la communication interculturelle, etc.
LA BONNE GOUVERNANCE, avec des organes et actions permettant plus de transparence et de participation des salariés par une communication claire des objectifs et résultats, plus d’implications sur certaines décisions, des systèmes de feedback réguliers, etc.
LA VITALITE DE LA COMMUNAUTE, avec l’encouragement d’actions de coopération et d’entraide dans l’environnement de travail par l’organisation d’évènements, l’aménagement d’espaces de socialisation dans les locaux, l’encouragement au bénévolat de l’entreprise/collectivité (porteur d’image et facteur d’ancrage), etc.
LA VITALITE ECOLOGIQUE, avec la prise en compte des enjeux écologiques qui peuvent renforcer le sentiment de sens au travail par la création d’espaces, d’amélioration de l’air, la promotion de pratiques écologiques (ex. vélos, train, covoiturage…), etc.
LE NIVEAU DE VIE, forcément (!) avec des rémunérations et avantages équitables, par plus de transparence
Le développement des indicateurs dans chaque domaine, s’articule autour de datas collectées. Par ailleurs, des questionnaires avec échelles de valeurs sont discutés avec les parties prenantes. Notez qu’ils s’avèrent compatibles avec les indicateurs RSE, voire dans les démarches RSO ou ISO 26 000 pour les organisations. Peut-être sont-ils simplement plus « communicables » et compréhensibles pour toutes les parties prenantes du territoire.
Le BNB, une démarche qui rassemble et qui mobilise
Il faut alors imaginer la mise en place de la démarche BNB à l’échelle territoriale, car les 9 domaines sont pensés pour couvrir l’ensemble des facteurs pouvant contribuer au bien-être des individus ET des communautés. Avec l’opportunité de mutualiser les actions entre services et entre publics d’horizons divers (public/privé, grande entreprise/TPE, Association/PME, etc…).
Comme pour l’absentéisme, chacun des 9 domaines peut s’inscrire et influer vos politiques sociales, d’éducation, d’urbanisme et de logement, de transition écologique, de cohésion territoriale et d’aménagement… L’ensemble autorise à la fois une vision globale sur le long terme, tout en affichant des résultats courts termes. Plus de partage et de transparence garantissent plus d’ancrage et d’engagement de la part de chacun, à l’avantage de l’ensemble du territoire.
Chez CAMBIUM STRATEGIE, nous sommes convaincus qu’en intégrant cette démarche, vous répondrez plus facilement et durablement aux attentes des parties prenantes de votre territoire, dans un contexte budgétaire contraint..
Pour faire un premier pas, nous vous proposons lors d’un simple échange ou d’un atelier interactif, de vous détailler la démarche en mettant en avant la réussite de projets pilotes et des exemples concrets.
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